Printemps
du cinéma israélien ? Pas d’accord !
Le
cinéma ABC programme en ce moment le « 8ème Printemps du
cinéma israélien ». Le programme de ce printemps est
constitué en grande partie des films sélectionnés par l’ « Israel
Film Fund » et l’Ambassade d’Israël en France pour le
« Festival du cinéma israélien » de Paris en mars 2012.
Et
alors ? Il y a un problème ? Non, il n’y a pas un
problème, il y en a plusieurs.
1.
Ce festival, relayé par des organes médiatiques de l'État d'Israël
(coolturel.fr...) et dont la version parisienne a été ouvertement
soutenue par l'ambassade israélienne, ne peut prétendre être
indépendant et ne pas servir les intérêts de l’État d’Israël.
2.
Nous entendons bien ce qui nous est expliqué : le cinéma est
un espace de création et d’interrogation et le cinéma israélien
serait un des plus créatifs et des plus interrogatifs qui soient.
Oui mais les créateurs les plus interrogatifs, tels Michel Khleifi,
Avi Moghrabi, Elias Suleiman ou Eyal Sivan, sont boycottés par les
organisateurs de ces printemps ou de ces festivals.
3.
Israël domine un ensemble géographique et humain dont la moitié
non juive de la population vit à proximité de la population juive
dans un immense rapport de dominés à dominants, aussi aurait-on pu
espérer pour des films créatifs et interrogatifs qu’ils
interrogent ou transgressent cette réalité. Il n’en sera rien, le
Palestinien, encore une fois, n’existera pas ou ne sera qu’un
« problème sécuritaire ».
Comme
plusieurs commentateurs israéliens tels que Gideon Lévy, nous
pensons que le cinéma israélien sert (volontairement ou non) de
propagande, normalisant l’occupation et le système d’apartheid.
D’ailleurs, Limor Livnat, Ministre israélienne de la Culture et
des Sports, l'a dit : "Le
cinéma israélien prouve à chaque fois que la culture est la
meilleure ambassadrice de l’Etat".
Cette même ministre était une invitée du 10ème festival du film
israélien à Paris cofinancé par l’Ambassade d’Israël.
Israël
reste l'État qui a ordonné les massacres sur Gaza lors de
l’opération Plomb Durci en 2009, occupe et colonise les terres
palestiniennes, refuse toujours le retour des réfugiés palestiniens
dans leurs maisons et mène une politique quotidienne d’apartheid
envers la population palestinienne d’Israël. Sur ce dernier point,
le Tribunal Russell pour la Palestine s'est prononcé, lors de sa
séance d'octobre dernier au Cap en Afrique du sud. Ce tribunal est
parrainé par des personnalités universellement respectées, dont
l'Archevêque Desmond Tutu et l’ex-ministre d’ascendance juive
Ronald Kasrils, figures de la lutte contre l'Apartheid en Afrique du
sud. Ce tribunal a jugé qu'il existe en Israël un régime
d'Apartheid « systématique et institutionnalisé » à
l'encontre de la population non-juive.
Inspirés
par la lutte des Sud-africains contre l’Apartheid, les Palestiniens
appellent à cesser toute collaboration avec des institutions
gouvernementales israéliennes jusqu’à ce qu’Israël respecte le
droit international, c’est-à-dire jusqu’à : la fin de la
colonisation, de l’occupation et du blocus de Gaza, le
démantèlement du Mur, la fin de l’apartheid contre les
Palestiniens d’Israël, la reconnaissance du droit au retour pour
tous les réfugiés palestiniens.
Par
refus de servir de caution morale aux violations du droit
international par Israël, Jean-Luc Godard, Meg Ryan, Jacques
Rancière ou Mike Leigh ont annulé leur voyage dans ce pays. De
nombreux cinéastes, dont le britannique Ken Loach ou le canadien
John Greyson, ont également renoncé à participer à des évènements
financés par le gouvernement israélien, à Édimbourg ou à
Toronto. En octobre 2009, 9 réalisateurs, Palestiniens et Juifs
israéliens, ont refusé de se rendre au Forum des Images de Paris
pour un festival dédié à Tel-Aviv.
Nous
espérons qu’à l’avenir, aucun cinéma de la région toulousaine
ne s’associera à des initiatives destinées à « vendre »
l’image d’un Israël démocratique. En revanche, nous souhaitons
qu’ils continuent à programmer des films de réalisateurs
Israéliens et Palestiniens indépendants. C’est aussi le sens de
l’appel de la Campagne palestinienne pour un boycott académique et
culturel d’Israël (PACBI), qui n’est pas un appel à la censure
mais au réveil des consciences, comme le fut en son temps l’appel
des Sud-africains.
BDS-France
31, Stop
Apartheid Toulouse, UJFP
http://bds-sudouest.blogspot.fr/
http://www.bdsfrance.org/,
http://www.pacbi.org/
http://boycottisrael.info/
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