Question orale n°1 posée à Martin Malvy, Président de la région Midi-Pyrénées


Question orale n°1 posée par le groupe Front de gauche PCF-PC-GU

Objet : Salon Aéromart 2012

M. PICQUET

Monsieur le Président,
Mes chers collègues,

La question que nous avons déposée a trait à deux dimensions d'importance :
- l'image de notre région,
- la cohérence de notre politique en un domaine particulièrement sensible qui est celui de l'action
pour la paix.
La Région Midi-Pyrénées et Midi-Pyrénées Expansion se trouvent partenaires du Salon Aéromart
2012. Or, à cette manifestation sont invitées au moins 7 entreprises relevant de l'industrie militaire
israélienne. Je sais bien qu'il s'agit d'une manifestation privée.
Nous n'ignorons pas, au groupe Front de gauche, et nous nous honorons même de l'engagement
de notre Région, sous votre impulsion, Monsieur le Président, dans l'action pour une paix dans la
justice entre les deux Nations qui coexistent sur la terre de Palestine. Vous récente visite à Tubas
en porte témoignage.
Le problème vient plus précisément du fait que nous nous trouvons, fusse à notre insu, caution
d'un rendez-vous qui fait la part belle à un secteur participant de l'appareil militaro-industriel
israélien, appareil dont les agissements représentent une grave menace pour la paix, dans une
région au plus haut point instable.
Chacun d'entre nous se souvient à cet égard de la guerre sanglante lancée il y a quelques années
contre Gaza. Aucun d'entre nous n'ignore que les autorités aujourd'hui à la tête de l'Etat d'Israël
conduisent en Cisjordanie et à Jérusalem Est une entreprise de colonisation, appuyée sur des
moyens militaires considérables, qui visent tout simplement à interdire la création future d'un Etat
Palestinien, au côté de l'Etat d'Israël, conformément aux résolutions des Nations Unis.
Nous savons, parce que la presse en fait presque quotidiennement état, que le Gouvernement de
Monsieur NETANYAHU s'emploie actuellement à réunir les conditions d'une guerre dans le golfe
arabo-persique, au mépris là encore des règles du droit international.
144
Vous l'aurez compris, Monsieur le Président, mes chers collègues, ce n'est pas ici de la
coopération avec des entreprises israéliennes qu'il est question, mais plus précisément de la place
consentie au secteur des technologies de guerre, dans un salon auquel nous sommes associés.
Je le dis d'autant plus tranquillement que je sais par avance qu'il ne manquera pas de
contradicteurs pour prétendre que nous voudrions à cette occasion boycotter l'Etat d'Israël.
Ce n'est évidemment pas, et je le dis avec force, l'objet de notre interpellation d'aujourd'hui.
Je remarque d'ailleurs que le partenariat de Midi-Pyrénées dans le cadre d'Aéromart 2012 va à
l'encontre du principe que vous aviez vous-même énoncé, Monsieur MALVY, selon lequel nos
actions de coopération devaient se tenir à l'écart, je cite : "du secteur de la défense et de la
sécurité".
Les associations agissant pour la paix entre Israël et la Palestine ayant saisi notre Région à ce
sujet, nous relayons leur questionnement : que comptez-vous faire, Monsieur le Président, pour
que nous ne nous retrouvions pas caution de la présence à Aéromart 2012 d'entreprises qui, à nos
yeux, n'ont rien à y faire ?
M. CALVET
Monsieur le Président, si vous permettez, je ne sais pas si l'on peut s'associer à une
question, mais nous nous associons bien sûr à la question posée par le groupe Front de gauche.
LE PRESIDENT
Je crois qu'il ne faut pas tout confondre. Il s'agit d'une manifestation privée, à laquelle vont
participer 1 200 entreprises, dont 450 donneurs d'ordres, 42 pays représentés.
Pour notre part, nous sommes partenaires de cette grande manifestation économique qui doit
répondre aux règles européennes et nationales, mais nous n'allons pas aller faire la police à
l'intérieur de cette manifestation !
Ce salon Aéromart est né à Toulouse dans les années 1994, 1995, il a fait le tour du monde et il
est revenu depuis 2 ans à Toulouse. Le "Toulouse Space Show" se déroulait ces jours derniers et
je souhaiterai que sur l'Espace il y ait, pourquoi pas, une manifestation identique, car ce sont des
carrefours d'affaires très importants. Mais pour notre part, nous n'intervenons pas, il s'agit d'un
partenariat entre …
M. RAYNAUD
MPE, la Chambre de Commerce et d'Industrie, et l'organisateur qui est un organisateur
privé.
LE PRESIDENT
Mais nous ne sommes pas là pour faire la police à l'intérieur, nous n'avons aucun pouvoir
en la matière ! 42 pays, 1 200 exposants ... Je ne sais pas qui va venir exposer là, on ne va pas
145
nous le dire, mais il y a des règles et si jamais, permettez-moi de vous le dire, il y avait des
entreprises liées à la défense, il peut y en avoir d'autres pays.
M. RAYNAUD
Il y en a, bien entendu, ne serait-ce qu'Airbus !
LE PRESIDENT
Mais il peut également y en avoir d'autres pays.
Je voyais l'autre jour des bateaux qui allaient vers la Syrie, cela nous faisait mal au coeur à l'un et
à l'autre … Mais je ne vois pas ce que nous pouvons faire, si ce n'est continuer à mener les
actions que nous menons sur le désir de paix, l'inquiétude renforcée aujourd'hui de conflits dans le
secteur.
Sur le problème de la Palestine, je n'ai pas du tout honte d'être allé en Palestine, ce que j'y ai vu
m'a beaucoup éclairé, j'ai été très impressionné par ce voyage et par le sort des palestiniens.
Quoi que l'on pense d'Israël et de sa volonté de paix, de maintien de la paix et de sa volonté de se
défendre, lorsque j'ai vu, parce que le Gouvernement Israélien ne veut pas donner l'autorisation
de réserves d'eau de 300 mètres cubes, c'est-à-dire suffisantes pour une petite exploitation
agricole, que le Gouvernement Israélien a envoyé l'armée 3 jours après la construction de ces trois
réserves d'eau pour les démolir, cela m'a fait un choc ! Quoi que l'on pense du conflit et de la
situation humanitaire, cela m'a fait un choc, d'autant plus qu'il s'agissait de réserves d'eau
construites par la France, sur instruction du Consul Général.
Je n'ai donc pas d'autre réponse à vous faire que celle-là, Monsieur PICQUET, mais je la fais de
bon coeur !
La question suivante, relative à l'étude de faisabilité du Parc naturel régional Comminges-
Pyrénées, nous est posée par Monsieur RIVIERE. Ah, je n'avais pas vu que vous étiez arrivé…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire